Le divorce de la légalité et de la moralité

Antoine Deltour, lanceur d'alerte est jugé ces jours-ci en Europe pour avoir révélé l'affaire Luxleaks. Il risque 10 ans de prison et 1 million d'euros d'amende. Son crime avoir dit la vérité !


Il y a quelques jours la presse se faisait l’écho de ce qu'elle appelait les Panama Papers. A l'unissons tout le monde s'est insurgé contre les Paradis fiscaux. Plus habitué à me révolter contre les enfers que contre les paradis, je me suis interrogé quand à cette indignation collective parfaitement provoquée et organisée. Une fois de plus, c'est l'argent des autres qui fait réagir notre curiosité et notre indignation. Des riches échapperaient à l’impôt ! Salops de riches !!!

Certes il est moins minable de montrer les riches du doigt que de montrer les plus pauvres, mais comme ma chère mère me le disait, n'est-il pas temps de cesser de montrer les gens du doigt ?

Pour ma part je ne vois pas d'objection à ce qu'un état se finance sans avoir recours systématiquement à la poche du contribuable. N'est-il pas dommage qu'avec la puissance d'un état on ne trouve pas les moyens qu'il se finance sans avoir recours à un impôt direct ? La TIPP est tout de même bien moins douloureuse que l’impôt sur le revenu ou les impôts locaux.

L’impôt est sans doute ce qui divise le plus les citoyens d'un pays. L'argent que nous possédons est, la plus part du temps, le fruit de notre labeur. Comment justifier que ceux qui travaillent contribuent par leurs impôts au fonctionnement de la société là où ceux qui ne travaillent pas bénéficient de subventions financés par ceux qui travaillent ? Il y a une injustice évidente.

Le rôle de l’état ne devrait il pas être de permettre à tous de travailler ? Si certains n'arrivent pas, par eux même, à trouver du travail, il n'est pas choquant que l’état les aide pour leur permettre de subvenir à leur besoin. Les prestations sociales sont des revenus à part entière pourquoi ne pas demander un travail en échange ? Ainsi chacun travaillant, chacun pourrait contribuer au mieux être de tous.

L'on parle souvent de corruption quand on parle de l'Afrique. Pour ma part, si j'ai remercié par un billet un service particulier, je n'ai jamais eu besoin d'acheter quelque chose qui m’était du. Ces petits gestes permettent un équilibre et une paix sociale que beaucoup de grande ville en France nous envient.

A l'époque du numérique et du digital combien de choses pourraient être simplifiées ? Tous, nous y gagnerions.

Il y a tellement de lois en France que les avocats eux mêmes ne s'y retrouvent plus. Etait-ce vraiment la volonté du peuple ? Les lois ne sont plus là pour permettre à chacun de s'y retrouver mais pour permettre à quelques uns de dire aux autres comment faire créant de véritables rentes de situations.
Il faut là aussi simplifier les choses. Le bons sens est bien mieux partagé que le code civil. Les vieux sages africains et autres hadj font bien plus pour la paix que les lobbyistes de Bruxelles.

Il est urgent de redéfinir collectivement ce qui doit être du domaine publique, qui doit être juste et permettre à tous de vivre modestement mais décemment. Cela redéfinira aussi par défaut, le domaine privé pour les amoureux du monopoly, de la finance, des pèlerinages ou du surf.

Ce n'est qu'en procédant ainsi que nous réconcilierons moralité et légalité.

Une amie procureure me dit un jour qu'elle me trouvait plus moral que légal. Je lui répondis que si cela ne m'avait pas empêché de faire des conneries au moins la morale était constante dans le temps alors que les lois elles changeaient tous les jours.

Les notions de bien ou de mal semblent au pécheur que je suis assez immuables et communes à tous...