1 ére semaine de campagne

Voilà c'est parti ! je vais rencontrer mes concitoyens aux différents coins de la circonscription. Résidant à Casa, je commence naturellement par le Maroc.

P, un ami qui a décidé de me soutenir me met en contact avec G.
P. me dit que G. m'en apprendra beaucoup sur le Maroc et sur les français qui y résident depuis longtemps.

Rendez vous est donc pris.

Direction plage David, 50km au Nord de Casa pour faire connaissance avec l'un de ces français du Maroc. Français du Maroc car ils sont là depuis toujours. Le Maroc certainement autant que la France est leur pays. Mais, même s'ils sont nés ici, même si c'était il y a 50 ou 60 ans, même s'ils parlent Darija, eux n'auront jamais la nationalité marocaine, ni les droits qui vont avec. Ils n'en aiment pas moins ce pays qu'ils considèrent aussi comme le leur.

G a beaucoup voyagé après une enfance heureuse ici. Revenu au pays, il s'est beaucoup investit pour nos compatriotes ici. Il n'hésite pas à me recadrer sur mes approximations. Il m'apprend aussi à quel point la France est généreuse aussi pour ses concitoyens ici. Je lui parle alors d'un sujet qui me tient à cœur : mon frère. L'état français, dans sa générosité, lui verse une pension adulte handicapé. Mais, car l'état ne lui demande rien en échange, il ne lui donne pas la possibilité de se sentir quitte vis à vis de la communauté nationale. Je lui parle de ce gardien de rue à coté de chez moi. Avec un handicap bien plus grand il a la considération de tous car il est utile. Je lui dis que cela m'interroge sur notre système. Ces interrogations, je veux les porter à notre assemblée nationale. Je suis persuadé qu'en demandant une contrepartie à tout ceux qui bénéficient de la solidarité nationale, nous permettrons aux plus faibles d'être fiers à leur tour de ce qu'eux aussi peuvent faire pour les autres. De plus nous coincerons les salops qui trichent avec le système.
Puis il me demande qui je suis, pourquoi je veux y aller, je le rassure un peu mais comprends aussi qu'il va falloir que je mette mon CV sur ce blog.
G. et son épouse m'ont accueilli chez eux et m'ont nourri pour 3 jours. Après 4 heures d'échanges je repars repu. J'ai appris beaucoup et l'ai intéressé un peu. A son Tchao « fils » je comprends que si je ne le déçois pas il me fera sans doute rentrer dans cette famille des français du Maroc.

Le sur lendemain je me retrouve à la soirée de Gala d'un grand groupe immobilier français.
L. son directeur a eu la gentillesse de m'y convier. Avec Plaisir j'y retrouve G. qui me présente A. français d'ici qui a réussi à bosser pour le groupe de L. en tant que directeur des achats.
F. patron d'une société de leasing m'explique ses difficultés à se faire payer mais sa boite y arrive malgré tout et se développe sur le Maghreb.
La soirée est grandiose, tout notre petit groupe d'amis est là : F. le journaliste, P. l’éditeur arrive même avec G. pas celui déjà mentionné, un autre, d'une autre tribu. Ce G. là est de la race des prédateurs. Diplômé en sciences politiques et d'une grande école de commerce française, il a eu ses premiers succès dans la finance. Il s’intéresse à travers l'édition et le journalisme au monde des lettres. Nous avons quelques sujets d’intérêts communs mais notre culture de business est à l'opposée. Il a réussi ou j'ai failli. Je suis optimiste il est cynique. Il voulait que j'affiche un parti pris là ou je m’attache aux idées. Il m'a dit partager 90 % de mes avis, mais ne pas croire à une victoire hors des partis. Il ne votera pas pour moi, il me l'a dit.
Tant qu'il est cynique ce n'est pas grave, je suis optimiste. S'il me sent en mesure de gagner, il peut changer d'avis, c'est un business man avant tout ;)


Il va être difficile d'amener, G, L, F, A, P, G... sur un combat commun tant de chose semblent les opposer. Mais ici tous sont conscients qu'être français est encore une chance ils m'aideront peut être à faire savoir à Paris pourquoi et à faire en sorte de conserver cela, pour le bien de tous.