Français, l'école gratuite, mais pas pour tous !

L'éducation nationale que doit recevoir toute jeunesse n'est-elle pas une fonction inaliénable des nations ?
Sans éducation une nation n'est guère qu'une juxtaposition de tribus. La France a fait ce joli pari, depuis Jules Ferry dit-on, d'instaurer une éducation de masse.

Certes le principe est souple, grâce à l'enseignement privé hors et sous contrat. Mais les programmes de base sont communs.
Certains trouvent que ces derniers temps les résultats ne sont pas à la hauteur de l'effort consenti par la nation. D'autres jugent que les profs ne travaillent pas assez. Quelques uns estiment que les profs ne sont pas assez payés, alors que d'aucuns les voient trop laxistes... On entend aussi une critique légitime du collège unique. Mais le principe de gratuité de l'école fait lui l'unanimité.

Ce principe, pourtant fondamental, ne s'applique pas dans les lycées français de l'étranger !

L'éducation n'est plus vue comme quelque chose que l'état doit aux plus jeunes de ses concitoyens mais une aide que l'état apporte en fonction des revenus des parents. Les enfants ne doivent plus leur éducation à la nation qui forme et salarie leurs profs mais aux parents qui payent leur scolarité.
Ainsi l’état, plutôt que de prendre en charge l'éducation de tous ses enfants ne se charge que, via les bourses, de ceux dont les parents n'ont pas assez d'argent pour payer.

Qui peut penser que l'on peut créer un pacte social autour d'un principe à deux vitesses ?

Que des étrangers dans les lycées français payent des frais de scolarité pour aider au financement du lycée n'est pas gênant en soit. Cela allège la facture pour la Nation. Cela est aussi une belle reconnaissance pour notre système scolaire tout en permettant une ouverture pour nos enfants dans ces écoles. De même que quelques bourses au mérite permettent à des enfants étrangers de suivre les cours aux cotés de nos enfants ne peut être, dans un juste équilibre là aussi, que bénéfique pour tous.

Pour toutes ces raisons il me semble urgent de remettre à plat le système de fonctionnement et le mode de financement des lycées français de l'étranger. L'école doit être gratuite pour tout nos concitoyens, dans tous les établissements français de l'étranger. C'est une question à la fois de cohérence et de dignité nationale.